Les insectes face aux changements
Deep Impact : l'effet du changement climatique sur les insectes
Avec Sylvain Pincebourde
Perception et adaptation dans un monde en constante évolution
Avec Fernando Guerrieri
Modération : Isabelle La Jeunesse
Deep Impact : l'effet du changement climatique sur les insectes
Notre climat change actuellement à une vitesse sans précédent à l’échelle de l’humanité voir même aux échelles géologiques. Les impacts sur les écosystèmes naturels ont déjà été observés et documentés, et s’avèrent trop souvent négatifs du point de vue des espèces animales et végétales. Cette conférence soulignera brièvement les principaux effets du changement climatique sur les insectes afin d’illustrer l’impact profond du climat sur la diversité entomologique dans le monde. Mais au lieu de s’attarder sur la longue liste des effets possibles, cette conférence s’attardera principalement sur les mécanismes (le « comment ça marche ») qui se cachent derrière ces effets. En effet, l’idée principale de cette conférence est de montrer à quel point une meilleure connaissance du fonctionnement du monde vivant peut nous permettre de mieux anticiper les menaces liées au changement climatique pour certaines espèces, et de cibler des stratégies de conservation de la biodiversité.
Sylvain Pincebourde est Directeur de Recherche au CNRS, basé à l’Institut de Recherche sur la Biologie de l’Insecte à l’Université de Tours depuis 2009. Il a complété sa thèse en 2005 dans le même laboratoire sur la biophysique environnementale des insectes, avant de séjourner aux États-Unis pour ses recherches postdoctorales sur l’écologie physique des étoiles de mer dans la zone d’estran. Ses recherches se focalisent principalement sur les conditions microclimatiques vécues par les insectes à la surface des plantes, et à quel point ce microclimat peut être salvateur ou contraire dangereux dans un climat changeant. Il est par ailleurs investi dans la biologie de la conservation des libellules en région Centre-Val de Loire.
Perception et adaptation dans un monde en constante évolution
Au fil du temps, les conditions environnementales changent. Par exemple, avec la succession des saisons au cours d’une année. En conséquence, les animaux doivent adapter leurs comportements pour assurer leur survie. Donc, le comportement de chaque individu se verra modifié par ses expériences. Ces modifications comportementales dues à l’expérience individuelle constituent un apprentissage. L’apprentissage est un phénomène adaptatif étudié chez des nombreuses espèces animales. Dans cet exposé, Fernando Guerrieri présentera quelques exemples d’études scientifiques mettant en évidence les capacités cognitives, c’est à dire, les capacités de percevoir, apprendre et mémoriser observées chez des insectes. Par exemple : comment les abeilles perçoivent des odeurs comme similaires ou dissimilaires ; de quelle manière les fourmis reconnaissent leurs congénères ; comment observer l’apprentissage chez des larves de moustiques peut nous informer sur la présence de substances toxiques.
Le Dr.
Fernando Guerrieri est maître de conférences à l’université de Tours. Binational italo-argentin, il est né et a grandi en Argentine, où il a étudié les Sciences Biologiques à l’Université de Buenos Aires. Fernando Guerrieri a réalisé son doctorat à Toulouse (2001-2005) il a ensuite construit sa carrière de chercheur sur la mobilité européenne, dans un parcours postdoctoral et a travaillé à Copenhague, au Danemark ; à Toulouse, en France et à Iéna, en Allemagne. Depuis son doctorat, Fernando Guerrieri travaille sur la perception, l’apprentissage et la mémoire chez les insectes. Il a travaillé avec des insectes sociaux (abeille, fourmis) en observant l’importance de l’apprentissage dans le rapport des individus et leurs environnements, avec des approches comportementales et neurobiologiques. En 2011 il intègre l’IRBI à l’université de Tours. Ses travaux actuels se focalisent sur les phénomènes cognitifs et la neurophysiologie chez des insectes aquatiques, tels que les larves de moustiques, pour évaluer les qualités des écosystèmes aquatiques.
Isabelle La Jeunesse, géographe de l’environnement est Maître de conférences HDR à l’Université de Tours et au laboratoire CNRS 7324 Citeres depuis 2010. Elle a été Maître de conférences au département de géographie de l’Université d’Angers de 2003 à 2010. Elle enseigne la géographie de l’environnement. Impliquée dans des programmes européens, ses recherches portent sur l’étude des impacts des changements climatiques sur l’eau et l’adaptation des acteurs à différentes échelles. Elle anime le volet eau du réseau thématique de recherche régional MiDi. Et est actuellement vice-présidente du conseil scientifique de la COP de la région Centre Val de Loire.