Actualité
Mercredis de Thélème : 500 ans de la Renaissance
Héritage et usages contemporains de la Renaissance
- Culture,
- SAPS - Sciences Avec et Pour la Société,
Date(s)
le 15 mai 2019
Entrée libre et gratuite
De 18h30 à 20h
De 18h30 à 20h
Lieu(x)
Salle Thélème
Dernière séance du cycle "Les 500 ans de la Renaissance" avec Aurélien Robert, Benoist Pierre et Laurent Gerbier.
Héritage et usages contemporains de la Renaissance
Avec Aurélien Robert et Benoist Pierre
CESR - Université de Tours
Modérateur : Laurent Gerbier - CESR - Université de Tours
Présence d'un lecteur vidéo
Aurélien Robert "La philosophie de la Renaissance, la philosophie d'aujourd'hui"
En cette année de célébration des 500 ans de la Renaissance résonnent des appels à "faire renaissance" ou encore à retrouver l'esprit de la Renaissance. Qu'est-ce à dire? Quiconque souhaite faire un usage contemporain de la philosophie de la Renaissance doit d'abord s'efforcer d'en définir les contours. Or une telle opération nous tend un double piège: d'un côté, l'historien, par souci de fidélité au passé, risque de rendre la Renaissance dépaysante, exotique et donc inactuelle et pour ainsi dire trop lointaine pour être réactualisée; de l'autre, le philosophe qui souhaite participer au débat contemporain aura tendance à sélectionner dans le passé de sa discipline ce qui fait encore écho à ses intérêts présents, au risque de passer à côté de ce qu'à véritablement été la philosophie de la Renaissance. Dans un cas, on ne peut rien reprendre de la Renaissance, dans l'autre on fait semblant de le faire. Comment sortir de ce dilemme? Entre ces deux extrêmes, à défaut de réactualiser des contenus philosophiques, il nous semble possible de goûter et même de nous approprier l'attitude critique adoptée par certains humanistes vis-à-vis d'une pratique "scolastique" de la philosophie.
Aurélien Robert est chargé de recherches en philosophie au CNRS et directeur adjoint du CESR de Tours. Historien de la philosophie, il a notamment travaillé sur les rapports entre philosophie et médecine, sur l'atomisme et la réception d'Epicure à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance. Il a reçu en 2019 la médaille de bronze du CNRS pour ses travaux sur l'histoire de l'atomisme au Moyen Âge. Il a notamment publié avec Ch. Grellard, Atomism in Late Medieval Philosophy and Theology (Leyde-Boston, 2009) et avec J. Chandelier, Frontières des savoirs en Italie à l'époque des premières universités (Rome, 2015).
Benoist Pierre : Héritages et usages contemporains de la Renaissance : un effet de mode ?
Si l’époque médiévale a provoqué et provoque encore aujourd’hui de nombreuses réappropriations à travers ce que l’on appelle le « médiévalisme », cela est moins vrai pour la Renaissance. Cette intervention cherchera à en comprendre les raisons et à faire état d’une période certainement plus difficile à « utiliser » et à se réapproprier sans tomber dans certains clichés. Il faudra pour cela revenir sur la notion même de Renaissance et les apparentes contradictions qu’elle porte, pour saisir les valeurs positives qu’on cherche à en extraire, nécessitant par la même occasion et le plus souvent de se départir de ses logiques et de sa cohérence contextuelles.
Benoist PIERRE est Professeur à l’université de Tours où il a dirigé le département d’histoire et d’archéologie en 2014 et 2015. Depuis 2016, il est Directeur du CESR et du programme interdisciplinaire Intelligence des Patrimoines, porté par le CESR, qui implique plusieurs centaines de chercheurs et plus d’une quarantaine de laboratoires en Région Centre-Val de Loire. Membre junior de l’Institut Universitaire de France, il est diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris et de l’European University Institute de Florence, Agrégé et docteur en histoire. Après avoir travaillé sur les relations entre le politique et le religieux à l’époque moderne, il développe aujourd’hui ses recherches dans plusieurs directions : les sociétés de cour et l’État dans l’Europe moderne ; l’étude des patrimoines (patrimonialisation, perception, valorisation, etc.) ; la notion de médiatisation des sciences, à partir principalement du cas des sciences humaines et sociales. Il a rédigé sur ces sujets de nombreux articles et ouvrages, et a prononcé de nombreuses conférences en France et à l’étranger. Il est membre du Comité de rédaction de la Revue Mabillon, rédacteur-adjoint de la Revue XVIIe siècle, membre du CA de la Société d’Études du XVIIe siècle, du Jury du Prix 17e siècle. Il s'est vu décerné le Prix XVIIe siècle 2008 pour sa biographie du Père Joseph (Perrin, 2007) et le Prix Augustin-Thierry de la Ville de Paris 2013 pour la Monarchie ecclésiale (Champ-Vallon, 2013).