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Actualité

Mercredis de Thélème : Tout est relatif
Tout est-il relatif ? Perspectives médicales et juridiques

  • Culture,
  • Vie étudiante,
Date(s)

le 1 avril 2015

18h30 à Thélème
Entée libre et gratuite
Lieu(x)
Salle Thélème

Les Mercredis de Thélème fêtent le 100eme anniversaire de la théorie de la relativité ! Avec Maël Lemoine et Jean Rossetto.

Tout est-il relatif ?
Perspectives médicales et juridiques

Maël Lemoine, Université François-Rabelais
et
Jean Rossetto, Université François-Rabelais

Modérateur : Jacques Barbier - Université François-Rabelais

Maël Lemoine « La dépression majeure : fait biologique ou construction sociale ? »
La dépression majeure constitue un objet d’investigation très travaillé par les sciences sociales comme par les sciences biomédicales depuis une quarantaine d’années. D’un côté, cette affection est analysée comme une construction sociale, c’est-à-dire une représentation déterminée socialement, culturellement, économiquement, mais aux fondements biologiques flous ou inexistants ; de l’autre, ce serait une pathologie aux contours cliniques maintenant robustes, et aux fondements neurobiologiques à explorer. Entre les positions extrêmes de certaines formes de constructivisme social et celles du neuroréductionnisme, tout un éventail de positions ont été défendues. La conférence cherche à établir une thèse simple : la dépression est un fait majeur que la neuropsychiatrie tente de naturaliser, et explore certaines des difficultés qui se présentent à cette entreprise.

Maël Lemoine est maître de conférences en philosophie des sciences biomédicales à l’UFR de Médecine de l’Université François-Rabelais. Il est membre de l’unité INSERM U930 « Imagerie et Cerveau », et chercheur associé à l’Institut d’Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques.

Bibliographie
Horwitz A., Wakefield J., Tristesse ou Dépression?, Madraga, Paris, 2011.

Jean Rossetto : La relativité de la norme juridique
Point de départ : le droit constituerait une « science exacte » au sens où toute question soulevée trouverait mécaniquement sa réponse dans l’arsenal normatif. C’est ce que sous-entend, par exemple, l’article 12 du Code de procédure civile disposant que « le juge tranche le litige conformément aux règles de droit qui lui sont applicables ».
Développements : cette vue des choses n’est pas conforme à la réalité, et ceci dans aucune des branches du droit que l’on peut considérer. Pour parler un langage plus technique, le caractère univoque du « droit positif » est une illusion. La norme juridique est en vérité relative.
Il en est ainsi intrinsèquement, en raison de l’énoncé nécessairement équivoque des normes juridiques.
Il en est également ainsi du fait de l’inévitable médiation de l’interprétation par l’organe d’application du droit (principalement le juge).
Illustrations à partir d’exemples concrets de cette situation et mises en évidence de ses implications dans l’appréhension du droit.

Jean Rossetto est Professeur agrégé de droit public et Professeur à l’Université François Rabelais de Tours depuis 1989. Il a été Doyen de l’UFR « Droit, Economie, Sciences sociales (1998-2003) et directeur de l’EA 2110, GERCIE, (groupe d’études et de recherches sur la coopération internationale et européenne) (1996-2012) ainsi que directeur de l’Ecole doctorale « Sciences de l’Homme et de la Société » (2004-2012). Ses domaines scientifiques sont le droit constitutionnel : Thèse de doctorat sur « la notion de Constitution » et le droit de l’Union européenne : Manuel de droit de l’Union européenne, troisième édition, LGDJ, 2013.

Publications récentes :
« Le contrôle de l’immigration », in Les Frontières de l’Union européenne, Bruylant éditeur, 2014 ;
« La constitutionnalité des lois mémorielles », in Devoir de mémoire ? Les lois mémorielles et l’histoire, Editions de l’Eclat, 2014.

Jacques Barbier est Professeur des Universités à l'Université François-Rabelais de Tours au sein du Centre d'Études Supérieures de la Renaissance où il enseigne l'histoire et l'analyse des musiques des XVème et XVIème siècles. Musicologue, il est également chef de chœur et s'intéresse particulièrement à l'interprétation (relative !) de ces répertoires aujourd'hui.