Septième conférence du cycle "Une révolution, des révolutions".
Révolution et exercice de la démocratie
Avec Paola Pietrandrea - Université de Tours
Aurélier Froger - Université de Tours
Modération : Emmanuel Lesigne - Université de Tours
Présence d'un lecteur vidéo
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Paola Pietrandrea // Langage et citoyenneté à l’époque de la révolution numérique
Production et diffusion d'information, anonymat, fausses nouvelles, langage de haine, bulles de filtrage: la révolution numérique a changé radicalement notre façon de participer au débat public. Le Web 2.0 permet potentiellement à tous d'accéder et de contribuer activement à la formation des opinions. Cette démocratisation radicale est pourtant limitée par le contrôle et les filtrages que les industries du numérique exercent sur la circulation des informations, aussi bien que par l'absence d'une éducation linguistique généralisée capable de contenir l'impact que la disruption numérique a sur notre participation au débat public. Quelles solutions sont envisageables? Comment pouvons-nous reconfigurer les lieux du débat numérique pour qu'ils deviennent des véritables biens communs, réellement accessibles à tous? Et surtout quel rôle peut jouer l'enseignement supérieur dans le gouvernement de la révolution numérique en cours?
Paola Pietrandrea, linguiste, analyste du discours, maîtresse de Conférence à l'Université de Tours a enseigné dans les universités de Roma La Sapienza, Roma Tre, Université de Bologne, Paris Ouest Nanterren Katholieke Universiteit Leuven. Dans son activité de recherche, elle observe et modélise les mécanismes linguistiques qui permettent de constituer des vérités socialement partagées à travers l'interaction discursive. Citoyenne engagée, elle milite pour une démocratisation radicale du débat public.
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Aurélien Froger // La théorie du choix social au secours de la démocratie ?
Comment définir les préférences collectives d’un groupe à partir des préférences individuelles de chacun de ses individus ? Les travaux sur ce sujet constituent ce qu’on appelle la théorie du choix social. Il s’agit de proposer des procédures mesurant les préférences des individus et les agrégeant de façon à dégager un choix collectif. Parmi les différents contextes d’usage, on peut citer le choix d’un candidat, d’un projet, l’approbation d’une décision, d’un budget… Quelles sont les propriétés devant être respectées par de telles méthodes ? Le choix d’une méthode plutôt qu'une autre est-il important ? De nombreux résultats ont été obtenus sur le sujet et des paradoxes ont été mis à jour. On peut s'interroger de leurs impacts sur les pratiques démocratiques.
Aurélien Froger est Postdoctorant au Laboratoire d’Informatique Fondamentale et Appliquée de Tours.
Quelques éléments bibliographiques :
Balinski, M., & Laraki, R. (2011). Majority judgment: measuring, ranking, and electing. MIT press.
Martin, M. & Merlin, V. (2004). Les apports de la théorie du choix social pour l'analyse de la démocratie. Cahiers d'économie Politique, 47, (2), 53-68.
Nurmi, H. (2015). Democratic deficit and the majority principle. In Prepared for the ECPR general conference, Université de Montréal (pp. 26-29).
Modération : Emmanuel Lesigne est Professeur de mathématiques à l'université de Tours. Spécialiste en théorie des probabilités et des systèmes dynamiques, il a enseigné des mathématiques variées à tous les niveaux universitaires.
Emmanuel Lesigne a occupé des responsabilités scientifiques nationales en tant que président de section du CNU et localement en tant que directeur du laboratoire de mathématiques et physique théorique de l'université. Aujourd'hui il est Vice-Président de l'université, en charge de la recherche, des études doctorales et de la valorisation.